Canard Fily

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Vous ne gagnerez pas — Le vernis identitaire du PNB

Cette tribune exprime une opinion engagée et documentée. Elle s'appuie sur des faits vérifiables et prend position face à des dérives identitaires préoccupantes.

Sommaire

  • Introduction : La manipulation du discours identitaire
  • Stratégies et héritage d’extrême-droite
  • Des faits récents accablants
  • La Bretagne, identité plurielle
  • Les bagadoù et la musique bretonne, détournés
  • Conclusion

Introduction : La manipulation du discours identitaire

Il est grand temps de mettre des mots clairs sur ce que représente réellement le Parti National Breton (PNB).

Sous couvert de défendre une culture, une langue et des traditions — que nous sommes nombreux à chérir sans jamais sombrer dans le repli — le PNB diffuse depuis trop longtemps un discours identitaire empreint de racisme, d’exclusion et de fantasmes victimaires.

À force de travestir l’amour d’une terre en rejet de l’autre, ils cherchent à faire passer l’intolérance pour un simple attachement aux racines. Cette stratégie est vieille comme l’extrême-droite elle-même. Qu’ils l’entendent bien : vous ne gagnerez pas.

Stratégies et héritage d’extrême-droite

Derrière ses revendications régionalistes et culturelles, le PNB n’a jamais renié ses racines radicales. Historiquement collaborationniste, le premier PNB soutenait ouvertement l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette filiation idéologique est assumée dans les cercles identitaires qui gravitent encore autour de ce groupe. Comme le rappelle Le Télégramme, ce premier PNB n’était pas qu’un folklore régionaliste : c’était un parti pro-nazi affiché, dont les méthodes et références imprègnent toujours les discours et symboles du mouvement actuel.

Ces héritiers d’une histoire honteuse tentent aujourd’hui de blanchir leur passé sous un vernis de défense culturelle. Mais ce passé pèse, et il les condamnera toujours. Et pour ça aussi : vous ne gagnerez pas.

Des faits récents accablants

Loin d’être un folklore pittoresque inoffensif, le PNB s’illustre régulièrement par des actes violents et des discours de haine. StreetPress a documenté en détail leurs tentatives d’infiltrer des scrutins municipaux et d’organiser des actions violentes, en lien avec d’autres groupes d’ultra-droite, en Bretagne mais aussi à Nantes et Rennes.

Leur obsession identitaire va jusqu’à réclamer des "zones exclusivement bretonnes" et des campagnes contre "l’immigration imposée".

En octobre 2023, lors d'une manifestation à Nantes, des militants du PNB ont été aperçus aux côtés d’éléments d’ultra-droite impliqués dans des violences contre les forces de l’ordre et des contre-manifestants (France 3 Régions).

Leurs actions ne sont donc pas des accidents isolés, mais le prolongement d’une stratégie bien huilée. Leur but : gangréner l’espace public et intimider celles et ceux qui refusent leur vision fermée et autoritaire de la Bretagne.

Nous serons là pour leur barrer la route. Vous ne gagnerez pas.

La Bretagne, identité plurielle

La présence même de ce discours dans le débat public, même marginale, participe à installer un climat délétère où les propos xénophobes et réactionnaires se banalisent sous couvert de défense culturelle.

Pourtant, l’histoire bretonne est celle des luttes sociales, des brassages culturels et des combats ouvriers. Les Bretons ont toujours su composer avec le monde, défendre leur langue et leur culture sans jamais en faire une arme contre l’autre. Cette mémoire collective est incompatible avec le projet du PNB.

Car l’identité bretonne appartient à celles et ceux qui la vivent au quotidien dans toute sa diversité : immigrés, enfants d’exilés, militants de gauche et de droite, artistes, paysans, marins, étudiants, citadins.

Pas à une minorité d’identitaires rêvant d’ethnopurisme. Notre Bretagne se nourrit d’échanges et de solidarités, et c’est précisément cette richesse qu’ils cherchent à nier.

Et face à cette tentative pathétique de repli, une seule réponse : vous ne gagnerez pas.

Les bagadoù et la musique bretonne, détournés

Dernier exemple en date : en août 2024, le PNB publiait sur Facebook une citation attribuée à Saint-Loup — nom de plume de Marc Augier, écrivain collaborationniste et engagé dans la Waffen-SS — qui écrivait : *« Le folklore est la honte d’une ethnie encore vivante et qui n’ose plus s’affirmer souveraine »* (source).

Pour rappel, Marc Augier fut condamné à mort par contumace en 1948 pour ses engagements collaborationnistes et son implication au sein de la Waffen-SS.

Ce mépris affiché pour le folklore populaire, les bagadoù et la culture musicale bretonne en dit long sur leur vision étriquée et autoritaire de l’identité. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas préserver la culture bretonne : c’est l’instrumentaliser, en éradiquer sa dimension populaire et festive, pour en faire un outil de rejet et de domination.

Qu’ils le sachent : notre musique, nos cercles celtiques, nos festoù-noz et nos bagadoù continueront de résonner bien après que leurs discours auront disparu.

Vous ne gagnerez pas.

Conclusion

Vous ne gagnerez pas.

Parce que vous vous heurtez à une histoire collective et populaire qui ne se laisse pas confisquer.
Parce que la Bretagne que vous fantasmez n’existe pas et n’a jamais existé.
Parce que pour chaque affiche haineuse que vous collez, des collectifs, des citoyennes et des citoyens solidaires se lèvent.
Parce que l’identité bretonne est bien plus forte que vos exclusions et vos fantasmes de pureté.
Parce que la culture bretonne est par essence un acte d’ouverture et de résistance.
Parce que pour chaque discours de haine, il y aura des paroles de solidarité.
Parce que nous sommes nombreux, et de plus en plus nombreux, à refuser que vous parliez en notre nom.
Parce que la Bretagne qui vient sera fraternelle, métissée et populaire.

Et qu’ils le sachent bien, et qu'ils l’entendent : vous ne gagnerez pas.

Ici comme ailleurs, face à vos provocations et vos tentatives d’intimidation, nous continuerons à vivre, à lutter, à créer, et à défendre cette Bretagne populaire et fraternelle.

Vous êtes déjà en train de perdre.

Et vous allez perdre.

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